Les Franciscains du mouvement de l’Observance, prêchant un retour à la règle et aux pratiques originelles, se sont installés dans le quartier de la Trinité à Clisson en 1410 à la demande de Marguerite de Clisson comtesse de Penthièvre, exécutant les volontés testamentaires de son père, Olivier V de Clisson, connétable de France. Obéissant aux règles très strictes de Saint François d’Assise[1], ils vivent d’aumônes, de charité et de la contribution aux services (demandes) de messes.
  • Il semble que le couvent et la chapelle, dépendant de la paroisse de la Trinité, ont été rebâtis aux XVIe et XVIIe siècles par les seigneurs de Clisson (branche d’Avaugour).
  • A proximité de la rive droite de la Sèvre Nantaise, un grand corps de bâtiment, parallèle à l’église, abritait le couvent. Deux ailes reliaient le couvent et la chapelle, formant ainsi la cour intérieure du cloître.
  • D’après Paul de Berthou[1], en 1790 « l’église se composait d’une grande nef, avec une nef latérale et dont l’entrée donnait sur un large vestibule ouvrant sur la rue des Cordeliers. Le chœur, derrière l’autel, en était séparé par un massif de maçonnerie, percé de deux portes, pour établir communication avec la nef. Au-dessus de ce mur, s’élevait un clocher couvert d’ardoise, contenant deux cloches».
  • Une statue de Saint Bonaventure était placée dans une niche surmontant la porte principale. On y venait en pèlerinage et on invoquait ce saint pour la protection des enfants que l’on amenait au pied de la statue. A une date non déterminée, la statue de St Bonaventure a été remplacée par celle de Saint François d’Assise.
  • Pendant la Révolution, les corps administratifs de la ville de Clisson siégèrent dans le couvent des Cordeliers.
  • Lors du passage des colonnes infernales en 1793-1794, les bâtiments furent incendiés et détruits. Il ne reste plus aujourd’hui qu’un fragment de la façade de la chapelle (quelques arcades) et une porte à pieds-droits ornée de moulures (XVIe ), surmontée d’un arc en tuffeau (XVIIe s.).
  • Après la Révolution, la vaste propriété des Cordeliers fut morcelée et vendue comme bien national à différents acquéreurs.

[1] « Cordeliers » est le surnom donné aux Frères mineurs de l’Observance ou aux Frères mineurs conventuels établis en France et qui leur aurait été attribué par Jean de Beaufort lors de la septième croisade, en raison de leur vêtement, fait de gros drap et d’une ceinture de corde.

[2] Saint François d’Assise, né Giovanni di Pietro Bernardone à Assise (Italie) en 1181 et mort en 1226, est un religieux catholique italien, diacre et fondateur de l’Ordre mendiant des Frères Mineurs, dits « Franciscains ». Il a été canonisé dès 1228 par le pape Grégoire IX.

[3] « Clisson et ses monuments » étude historique et archéologique parue en 1910.